La fleur de l’amitié
Fleuri sur un bouquet de mots
Souriant du haut de ses rameaux
Elle me faisait de grands signes
Afin de m'écrire quelques lignes
Ses arômes emplis de douceur
Embaumèrent toutes mes peurs
Alors, j’ai inhalé sans me méfier
Chacune de ses pensées confiées
Avec complicité, je n’ai pas failli
D’un cœur franc je l’ai cueillie
Pour la nicher au cœur de ma vie
Et vers mes idéaux je l’ai conduit
Juste un peu moins d'eau cette année
La fleur éprouva la crainte de se faner
Sans regret, pas même un adieu discret
Elle mit ses corolles dans un abri secret
Aveuglée je n'ai rien vu venir
Egoïstement, sans me prévenir
Elle s’en est allée vers un autre sentier
A la recherche d’une nouvelle amitié
Mai 2013
Le réveil
Par petites touches d’ambre
Pour son réveil en couleurs
Le soleil éclaire la chambre
Dans une infinie douceur
Sous ses paupières mi-closes
Vision lascive en apothéose
Le songe la recouvre encore
D’un voile de poussière d’or
Ses boucles inondant son visage
Se mêlent en un joli cafouillage
Les rêves oubliés sur l’oreiller
Lui murmurent de se réveiller
Sous la tiédeur des draps blancs
Elle s’étire langoureusement
Puis recherche avec hardiesse
La place désertée qu’elle caresse
Lui contemple sa tendre dulcinée
Aux courbes parfaites et veloutées
Qui légère comme un duvet d’ange
Lui offre de si délicieux échanges
Mai 2013
Pendant les cours elle s'évade
Pour une charmante promenade
Au bras de son tendre soupirant
Le beau prince qu'elle espère tant
Par réflexe sa main prend des notes
Pour prouver qu'elle n'est pas sotte
Mais au profond de ses divagations
Elle n'entend plus rien de la leçon
En transition sur le divan du temps
Amoureuse des grands sentiments
Elle songe aux mélodieux serments
D'un promis à l'attachement fervent
Devant ses grands yeux aquarelle
Ses camarades se moquent d'elle
Et disent qu'elle n'a pas de bon sens
Qu'elle devrait lâcher son innocence
Idéaliser un futur plein de promesses
Ce droit au rêve d'une saine jeunesse
Pourquoi ironiser sur l'aperçu différent
De cette délicieuse enfant de seize ans
Juin 2013
Le dernier train
Même si le convoi s’attarde en chemin
Et que l’on doit prendre le dernier train
Même si notre regard est encore incertain
Et que l’inquiétude nous mine pour un rien
Nous abandonnerons nos errances solitaires
Et nous déposerons nos frustrations amères
Ainsi la charge des années sera plus légère
Qu’une bulle de savon s’élançant dans les airs
Alors je vous offrirai au fil d’écrits inspirés
Epanouis par la lumière de l’enchantement
Un bouquet de pensées au charme envoûtant
Pour un bonheur paisible, si vous le désirez
Tout près du banc de l’espoir je me tiendrai
Et sur le quai de votre vie, je vous attendrai
Juin 2013
Le silence du poète
En suspens sur le bord de l’encrier
La plume crispée se retient de crier
A la vue de la page blanche si nue
Sa contrariété et sa colère contenue.
Le poète figé sur le spasme du temps
Dans un vertige sans respirer se tend
N’osant pas lui avouer que les lettres
Se sont esquivées face à son mal-être
La fascination des mots s’est éteinte
Désabusé plus aucun sujet charmeur
N’a la faveur de modifier son humeur
Sa verve s’étiole en une douce plainte
Près du jasmin sans émotion apparente
La muse a brisé ses espérances ardentes
Juillet 2013
L’hésitation
Elle revient comme un refrain
Toujours par le même chemin
Revêtue de sa robe d’habitudes
Avec ses plis pleins d’inquiétudes
Fourmillante de vains calculs
Elle me pousse et me bouscule
Et de mon opinion me dépouille
Car mon cerveau elle embrouille
Ébranlée par ces interrogations
Précipitées sont les pulsations
Bientôt le doute s’installe fatal
Sur mon cœur qui me fait mal
Comment me débarrasser d’elle
Pour voler de mes propres ailes
Vais-je enfin prendre la décision
De me battre contre l’hésitation?
Juillet 2013
Vivre au présent
Ils avancent tous deux résolument
Abandonnant la vague des tourments
Pour savourer la fragilité de l'instant
Et absorber longuement le présent
Ils déposent les si et les peut-être
Les pliants dans la malle du mal être
Près des flashs négatifs bien emballés
Puis referment le tout et jettent la clé
Dans leurs livres pleins de souvenirs
Ils scellent les souffrances délicatement
Ne préservant que les précieux moments
Des lendemains aux trésors à conquérir
Et de par leurs pas un chemin à découvrir
La barrière du futur oseront-ils la franchir?
Août 2013
En suspension
Le mal en suspension
Sous le souffle léger
D’une affabulation
Elle se sent protégée
Elle arrache l’émotion
Et se laisser dériver
Tombant d’inanition
Dans un soupir hébété
Refoulant ses réflexions
Renonçant au probable
Elle quitte l’inéluctable
Pour une autre dimension
La voici hors connexion
En exil, ni ici, ni ailleurs,
Sans aucune réaction
Elle observe sa douleur
Le mal en suspension
Elle arrache l’émotion
Refoulant ses réflexions
La voici hors connexion
Août 2013