Le coffre à bisous
Sous le regard de vos doudous
M’effleurent vos yeux très doux
Ô! Mes petits bouts de choux
Vous rendez mon cœur tout fou
J’aime bisouiller vos petites joues
Vos baisers j’en cueille beaucoup
Les place dans mon coffre à bisous
Que je pose sur ma coiffeuse acajou
Dans mes jours de privation de vous
J’ouvrirai promis mon coffre à bisous
Alors dans une farandole de coucous
Vos câlinous chanteront « c’est nous! »
Septembre 2011
L’après big bang
Gigantesque explosion
Univers en expansion
La spirale du temps
File le turban des ans
Chuchotis des dieux
Concerto des anges
Un miracle étrange
Né du haut des cieux
Brume, voile éphémère
Sur l’éveil de la terre
La faune intrépide
S’enivre d’eau limpide
Petit Tom nez au vent
Sous le matin grisant
Poudre de poussière
Petit Tom fait le fier
Petite Fa me regarde
Et court toute ravie
Sous l’œil attendri
De la Sainte garde
La comptine éclatée
En rimes explosées
Les fauteurs expulsés
Futur sans éther ni thé
Septembre 2011
Ma lettre
Je l’écrirai de la pointe de ma plume
La vérité du jour n’est pas coutume.
Je relaterai en lettres malhabiles
De mon humble vocabulaire volubile
Que l’espoir s’épuise à ne pas voir
De résultat sur le devoir des pouvoirs.
Je crierai le flagrant délit du silence
Des grands meneurs sous influence
Qui comptent sans se rendre compte
Qui comptent sans arrêt et sans honte.
Aveugles et sourds face aux colères
Leur espace doré insulte la misère.
Ne palpant ni le besoin ni l’affliction
Leur but l’élévation de leurs additions
S’étirant bien vite dans les extrêmes
Les nécessiteux, pas leur problème.
Dérisoire goutte pleurée dans la mer
J’épancherai ma rage, absinthe amère
Que votre puissance absolue asservit
Lâcheté achetée, sûr vous serez maudit.
Octobre 2011
L’écrivain
Je t’observe mon écrivain, tu griffonnes
La tête fiévreuse, tu ratures et bougonnes
Réfléchissant, ton crayon mâchouillant
Boules de papier sur le sol projetant
Timide puis hardie, l’esprit en éveil
Ta prose douce et sensible se réveille
La vie de tes personnages se dessine
Sur les lignes tes mots s’enracinent
Muse et confidente je suis dévotion
Comblée je vogue par ton inspiration
Sur une valse initiatique d’émotions
D’odeur, de lieux, de sens, d’exaltation
Je perçois les secrets de ta vie intime
Voyageant avec toi, cœur magnanime
J’appréhende tes doutes, tes incertitudes
Je deviens ta complice dans ta solitude
Ton manuscrit parmi d’autres repéré
Auteur flatté, par la presse honoré
Autographe signé d’une phrase poétique
Confus, tu souris d’un air pathétique
Octobre 2011
Le mot
Porté tel un fardeau
Lanières dans son dos
La lame avec ardeur
Lacère son intérieur
Sa dépendance avide
Une folie dans le vide
Gouttelettes sur les cils
Vaincre n’est pas facile
Ce vocable maudit
Fort et puissant bandit
Sur la lettre se détache
Elle l’efface sans relâche
Elle n’osait pas le dire
Et encore moins l’écrire
Ce mot parmi les mots
Qu’elle jugeait de trop
Novembre 2011
Cœur d’enfant
Elle s’assoit en tailleur
Tranquille face au soleil
Elle patiente sur l’ailleurs
Frôlant le rayon vermeil
Ses mains serrent le bocal
Où git un papillon banal
Qui pour son cœur d’enfant
Se fait prince charmant
Du bout de ses doigts
Elle câline les frêles ailes
Chante l’écho des bois
Dans l’air qui s’en mêle
Innocente chenille
Se balade au jardin
Croquant une brindille
Papillon jamais ne devint
La jeune femme se leva
Et dans son cœur d’enfant
La ritournelle virevolta
La guidant vers l’étang
Novembre 2011
La carte
Maitre crédit d’une voix mielleuse
Tenait à sa portée une carte rieuse
Des cadeaux devant la cheminée
Offre affable pour sa raison tenter
Monsieur Toutlemonde vacille
Sa lucidité d’un coup oscille
Sur l’effluve d’un charmant philtre
Un petit air de bonheur s’infiltre
Jolis doudous choisis pour bébé
Parfum au nom doré pour son aimée
Lave-vaisselle pour du temps gagner
Enfin l’home cinéma tant convoité
L’étoile de Noël sur le haut sapin
Grommela à son oreille, t’es pas malin
Crois-tu que tout cet argent est gratuit
Te voilà prêt à courir après les ennuis
Monsieur Toutlemonde lui répond
Cette carte me fait bonne impression
Je compte l’inviter dans ma maison
Et il signe avec grande concentration
Un de plus sur l’allée de la galère
Un pauvre gars captif de l’éphémère
Le maitre de crédit claironne ravi:
Je suis le vendeur de désirs et d’envies.
Décembre 2011
Emmène-moi
Emmène-moi sur l’oasis de l’illusion
Avec toi me voici reine de l’évasion
Page à page je me colle à tes phrases
Savourant notre histoire avec extase.
Chevauchant ton encre je me faufile
Féline sur tes lignes au papier fragile
Caramel je file ancrée sur tes pensées
Fondant en mille couleurs nuancées.
Offre-moi l’eau de la fontaine des sens
Guide-moi dans la vallée de l’insouciance
Bouquets de possibles pour mon imaginaire
Je m’étire sur le flanc des dunes légendaires.
Je butine le souffle doré du rêve et m’enivre
Sur le velours d’une vie plus rose, mon livre
Décembre 2011