Du ciel à la terre
Ange ? Molécule ?
Infime cellule
En extase plane
Flotte diaphane,
Chante le silence
De la préexistence
Face à l'éternelle
Profondeur du ciel
Colin-maillard
Sur l'onde du hasard
Attendue, tant désirée
Fleur de la Voie Lactée
Dort dans l'attente
De la descente,
Pour paraître
Devra naître.
Battement du coeur
Duvet de douceur
Symbiose corporelle,
Amour, tiédeur d'elle
Somnole l'embryon
Mois de communion
Dans le ventre rond
Avant le tourbillon.
Éjection sans façon
Sang, frisson glaçon
Éblouissement...
Un sol tout blanc
Tête en bas, hagarde
Écoute, regarde
Le monde des vivants
Planète du châtiment.
Rires, congratulations
Le cri de résignation.
Mars 2010
Lana
Pleurs du soleil levant
La griffe des puissants
Piège les sans argent.
Lana, regard en amande
S'étonne, se demande
Ce qu'elle fait là
Dans ce fracas.
Ombre vacillante
La main en attente
Sur le boulevard
Errant au hasard
Dans ce bazar
Du quelque part,
Sur la terre
Qui l'enserre
Par son altitude
D'inquiétudes,
Sombres tentacules
D'où elle bascule
Tombe et roule
Comme une boule ;
Chutant sur ses galères
Elle court sans repère
Perdant ses prières
Des premières
Aux dernières
Phrases poussières.
Petite perle immobile
Tremble sur le fil
Du défi
Pour sa vie.
Mars 2010
Pour l'autre rive
Elle effleurait la mort
S'éloignait sans effort
Narcotiques et Téquila
Souffle si léger déjà
Désirait juste dormir
Répit dans un soupir
Se blottir dans la nuit
S'enrouler dans l'oubli
Délaisser son chemin
Renvoyer son destin
Et frôler l'arc-en-ciel
Avec les anges du ciel
Dans ses yeux fermés
L'aile d'un Messager
Caresse son sommeil
D'un rayon de soleil
Lumière des Séraphins
Mélodie, air cristalin
En choeur pour pleurer
Le fil d'Ariane brisé
Elle dort dans la mort
Libérée sans effort
Narcotiques et Téquila
Souffle de l'au-delà
Avril 2010
Quatre vingt cinq ans
Rêveries brouillonnes
Mes idées bouillonnent
Je griffonne avec hâte
D'une écriture écarlate
J'égrène mes pensées
Petites graines fanées
Sur la page du silence
Pour éloigner l'absence
À présent ma mémoire
Ne fouille que du noir
Le réel ou l'imaginaire
Elle ne sait et se perd
Je confonds mes enfants
Du petit au plus grand
Alors je voyage à l'envers
Vers le bienheureux hier
La vieillesse m'a prise
Comme ça par surprise
Je m'évapore, évanouie
Sur la goutte de ma vie
Évidemment j'ai très peur
Et quémande une faveur
Ne pleurez pas mes coeurs
Lors de ma dernière heure
Avril 2010
L'océan
Réveillée à l'aube ce matin
Pour se griser de l'air salin
Marche vers l'envoûtement
Du flamboyant soleil levant
Chérit ce moment opportun
Flaire l'arôme des embruns
Atmosphère iodée du rivage
Savoure l'inertie de la plage
L'envol du goéland argenté
Sa ronde le long des rochers
Dans sa quête de coquillages
Signe la félicité du paysage
La mer chuchote que le vent
Par brises légères sur l'océan
Projette et reprend les vagues
Nouant les tresses des algues
S'étendre sur les flots gris d'or
Nager, s'éloigner loin du port
Pas de limite pas de frontière
Glisser sans fin vers la lumière
Rêve dans la fraîcheur d'avril
Pause délire de son désir d'exil
Encore un regard au sable fin
Avant de reprendre son chemin
Avril 2010
Sauf votre respect
L'an deux mille dix
En promesses fades
La politique remixe
La même dérobade
Patrons sans foi ni loi
Comptent leurs profits
Au dépend de l'emploi
Bien assis, sans soucis
Le salon des mondains
Bal sur le parquet ciré
Sordide est leur dédain
Dans leurs pas cadencés
Résidence des ouvriers
Résistance des truands
La souffrance des cités
Excite les délinquants
Le ton monte et gronde
Les injustices sociales
Gangrènent le monde
En une haine raciale
Hommes du pouvoir
Dévoilez vos frasques
Plus d'échapatoire
Abaissez vos masques
Votre devoir de voir
Tombez vos oeillères
Détresse et désespoir
Le peuple est en colère
Je signe : Amers respects
Mai 2010
Juste avant...
Réfléchir, analyser
Pour tout mémoriser
Fixer l'oeil du tunnel
Sa lumière m'appelle.
La chaleur inonde
Mon corps et le sonde
Curieuse sensation
Bien-être et confusion.
Etranges illustrations
Errance dans l'illusion
J'attends mon réveil
Confinée dans le sommeil.
Un petit pas dans l'oubli
Bras tendus vers l'infini
Je me suspends à l'irréel
Serrant très fort le réel.
Au bout du corridor
Quel sera mon sort
Lâcherai-je la ronde
Pour un autre monde ?
Le toboggan en spirale
M'aspire et m'avale,
Mais d'où vient ce noir
Vais-je partir ce soir ?
...Rêve... Vos visages...
...Arrêt sur image.
Mai 2010
Vivre sans elle
Prisonnier des jours heureux
Prostré tu accuses la fatalité
Seule mémoire de vous deux
Les braises de ton cœur brûlé
La photo sourire de son visage
Vos serments et vos doux vœux
Des statues de sel et le mirage
S'effrite sur le val de l'adieu
Quand ta plume frissonnante
Poétise de tendres sentiments
Ton âme les refuse méprisante
Et les efface d'un feu ardent
Alors tu écris tes larmes glacées
Et composes tes cris de détresse
Son souvenir soufflant le passé
Sanglote à jamais ta jeunesse.
Mai 2010
Espoir
Pieds nus sur le sable mouillé
De la plage bordée d’écume
Je vais longeant mes pensées
Mes soucis lancés à la brume
Les embarcations sous le vent
Filent tout droit vers l’horizon
De mes yeux rêveurs, j’attends
L’espoir accroché à l’Aquilon
A fleur de mer, je flotte et j’ose
Gravir ce cap, nager à vos côtés
Sans votre tendresse grandiose
Je dériverais loin de vous noyée
Un jour sûr, je jetterai l’ancre
Dans ce petit port pour le repos
Et pour vous ma plume d’encre
Composera un chant nouveau
Juin 2010
Au coeur du foyer
Dans le petit village au détour d'un virage
La maison d'un étage, par la fenêtre l'image
De quatre doux visages des enfants bien sages
La mère avant l'usine commence sa routine
La radio en sourdine, mains dans la farine
Avec une petite mine pour le dîner cuisine
Le père au regard clair, pas actionnaire
Ni dans la misère mais ouvrier ordinaire
Gagne son bas salaire en préférant se taire
Récolter la noblesse des fruits de la sagesse
Partager les richesses. Oh! Image traîtresse
Envolée leur allégresse et leur rêve de jeunesse
Pourtant tard dans le soir, libéré des devoirs
Il sort de l'armoire leur livre de la mémoire
Et relate les histoires du royaume de l'espoir.
Juin 2010
Naître pour mourir
Devant ton immensité
Et face à ton éternité
Quatre vingts années
Voyage programmé
Pour l'humain créé
Vue de ton ciel étoilé
Le tout en bas agité
Points noirs cendrés
Des courses effrénées
Du temps à rattraper
Dans de belles vallées
Ou d'amères contrées
Du riche d'or enrobé
Au mendiant oublié
Sur son mètre carré
Dans le sang épanché
Et les larmes coulées
Sur la terre torturée
D'être ainsi déchirée
Notre sort est décrété
La vie à peine léchée
Trop vite consommée
En poussière ou fumée
Notre mort annoncée
Dès le départ sans pitié
Juillet 2010
Souviens-toi
Belle Ile au charme envoûtant
Posée sur l'écrin vert océan
Toi et moi courions dans le vent
Sur les plages de Port Donnant
Les dunes aux multiples visages
Nos poursuites le long du rivage
Nos arrêts pour fixer les nuages
Notre plaisir à lire des présages
Nos éclats de rires sans paroles
Passant comme de petites folles
Nous comptions chaque parasol
Des estivants enlacés sur le sol
Notre quête de rochers accessibles
Pour grimper le plus vite possible
Regardant graves et impassibles
Nos genoux écorchés et sensibles
Toi encore si près de l'enfance
Moi étourdie par l'adolescence
Nous n'avions guère conscience
De la grandeur de ces vacances
Juillet 2010