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                          1-Duciel-a-la-terre.jpg 

 

 

Du ciel à la terre

 

Ange ? Molécule ?

Infime cellule

En extase plane

Flotte diaphane,

Chante le silence

De la préexistence

Face à l'éternelle

Profondeur du ciel

 

Colin-maillard

Sur l'onde du hasard

Attendue, tant désirée

Fleur de la Voie Lactée

Dort dans l'attente

De la descente,

Pour paraître

Devra naître.

 

Battement du coeur

Duvet de douceur

Symbiose corporelle,

Amour, tiédeur d'elle

Somnole l'embryon

Mois de communion

Dans le ventre rond

Avant le tourbillon.

 

Éjection sans façon

Sang, frisson glaçon

Éblouissement...

Un sol tout blanc

Tête en bas, hagarde

Écoute, regarde

Le monde des vivants

Planète du châtiment.

 

Rires, congratulations

Le cri de résignation.

 

Mars 2010

 

 

 

 

 

 

                              2 LANA 

 

Lana

 

Pleurs du soleil levant

La griffe des puissants

Piège les sans argent.

Lana, regard en amande

S'étonne, se demande

Ce qu'elle fait là

Dans ce fracas.

Ombre vacillante

La main en attente

Sur le boulevard

Errant au hasard

Dans ce bazar

Du quelque part,

Sur la terre

Qui l'enserre

Par son altitude

D'inquiétudes,

Sombres tentacules

D'où elle bascule

Tombe et roule

Comme une boule ; 

Chutant sur ses galères

Elle court sans repère

Perdant ses prières

Des premières

Aux dernières

Phrases poussières.

Petite perle immobile

Tremble sur le fil

Du défi

Pour sa vie.

 

Mars 2010

 

 

 

 

 

             Pour-l-autre-rive.jpg 

 

Pour l'autre rive

 

Elle effleurait la mort

S'éloignait sans effort

Narcotiques et Téquila

Souffle si léger déjà

 

Désirait juste dormir

Répit dans un soupir

Se blottir dans la nuit

S'enrouler dans l'oubli

 

Délaisser son chemin

Renvoyer son destin

Et frôler l'arc-en-ciel

Avec les anges du ciel

 

Dans ses yeux fermés

L'aile d'un Messager

Caresse son sommeil

D'un rayon de soleil

 

Lumière des Séraphins

Mélodie, air cristalin

En choeur pour pleurer

Le fil d'Ariane brisé

 

Elle dort dans la mort

Libérée sans effort

Narcotiques et Téquila

Souffle de l'au-delà

 

Avril 2010

 

 

 

 

 

 

                                        4-85-ans.jpg   

 

Quatre vingt cinq ans

 

Rêveries brouillonnes

Mes idées bouillonnent

Je griffonne avec hâte

D'une écriture écarlate

 

J'égrène mes pensées

Petites graines fanées

Sur la page du silence

Pour éloigner l'absence

 

À présent ma mémoire

Ne fouille que du noir

Le réel ou l'imaginaire

Elle ne sait et se perd

 

Je confonds mes enfants

Du petit au plus grand

Alors je voyage à l'envers

Vers le bienheureux hier

 

La vieillesse m'a prise

Comme ça par surprise

Je m'évapore, évanouie

Sur la goutte de ma vie

 

Évidemment j'ai très peur

Et quémande une faveur

Ne pleurez pas mes coeurs

Lors de ma dernière heure

 

Avril 2010

 

 

 

 

 

 

              5-L-ocean-copie-1.jpg 

 

 

L'océan

 

Réveillée à l'aube ce matin

Pour se griser de l'air salin

Marche vers l'envoûtement

Du flamboyant soleil levant

 

Chérit ce moment opportun

Flaire l'arôme des embruns

Atmosphère iodée du rivage

Savoure l'inertie de la plage

 

L'envol du goéland argenté

Sa ronde le long des rochers

Dans sa quête de coquillages

Signe la félicité du paysage

 

La mer chuchote que le vent

Par brises légères sur l'océan

Projette et reprend les vagues

Nouant les tresses des algues

 

S'étendre sur les flots gris d'or

Nager, s'éloigner loin du port

Pas de limite pas de frontière

Glisser sans fin vers la lumière

 

Rêve dans la fraîcheur d'avril

Pause délire de son désir d'exil

Encore un regard au sable fin

Avant de reprendre son chemin

 

Avril 2010

 

 

 

 

 

 

            3-Sauf-votre-respect.jpg 

 

 

Sauf votre respect

 

 L'an deux mille dix

 En promesses fades

La politique remixe

La même dérobade

 

Patrons sans foi ni loi

Comptent leurs profits

Au dépend de l'emploi

Bien assis, sans soucis

 

Le salon des mondains

Bal sur le parquet ciré

Sordide est leur dédain

Dans leurs pas cadencés

 

Résidence des ouvriers

Résistance des truands

La souffrance des cités

Excite les délinquants

 

Le ton monte et gronde

Les injustices sociales

Gangrènent le monde

En une haine raciale

 

Hommes du pouvoir

Dévoilez vos frasques

Plus d'échapatoire

Abaissez vos masques

 

Votre devoir de voir

Tombez vos oeillères

Détresse et désespoir

Le peuple est en colère

 

Je signe : Amers respects

 

Mai 2010

 

 

 

 

 

 

                7-Juste-avant.jpg

 

 

Juste avant...

 

Réfléchir, analyser

Pour tout mémoriser

Fixer l'oeil du tunnel

Sa lumière m'appelle.

La chaleur inonde

Mon corps et le sonde

Curieuse sensation

Bien-être et confusion.

Etranges illustrations

Errance dans l'illusion

J'attends mon réveil

Confinée dans le sommeil.

Un petit pas dans l'oubli

Bras tendus vers l'infini

Je me suspends à l'irréel

Serrant très fort le réel.

Au bout du corridor

Quel sera mon sort

Lâcherai-je la ronde

Pour un autre monde ?

Le toboggan en spirale

M'aspire et m'avale,

Mais d'où vient ce noir

Vais-je partir ce soir ?

...Rêve... Vos visages...

...Arrêt sur image.

 

Mai 2010

 

 

 

 

 

 

 

              8-Vivre-sans-elle.jpg 

 

 

Vivre sans elle

 

Prisonnier des jours heureux

Prostré tu accuses la fatalité

Seule mémoire de vous deux

Les braises de ton cœur brûlé

   

La photo sourire de son visage

Vos serments et vos doux vœux

Des statues de sel et le mirage

S'effrite sur le val de l'adieu

  

Quand ta plume frissonnante

Poétise de tendres sentiments

Ton âme les refuse méprisante

Et les efface d'un feu ardent

 

Alors tu écris tes larmes glacées

Et composes tes cris de détresse

Son souvenir soufflant le passé

Sanglote à jamais ta jeunesse.

 

Mai 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

               9-Espoir.jpg 

    

Espoir 

 

Pieds nus sur le sable mouillé

De la plage bordée d’écume

Je vais longeant mes pensées

Mes soucis lancés à la brume  

 

Les embarcations sous le vent

Filent tout droit vers l’horizon

De mes yeux rêveurs, j’attends

L’espoir accroché à l’Aquilon

 

A fleur de mer, je flotte et j’ose

Gravir ce cap, nager à vos côtés

Sans votre tendresse grandiose

Je dériverais loin de vous noyée

 

Un jour sûr, je jetterai l’ancre

Dans ce petit port pour le repos

Et pour vous ma plume d’encre

Composera un chant nouveau

 

Juin 2010 

 

 

 

 

 

 

 

               10-Au-coeur-du-foyer-copie-1.jpg

 

   

Au coeur du foyer

 

 

Dans le petit village au détour d'un virage

La maison d'un étage, par la fenêtre l'image

De quatre doux visages des enfants bien sages

 

La mère avant l'usine commence sa routine

La radio en sourdine, mains dans la farine

Avec une petite mine pour le dîner cuisine

 

Le père au regard clair, pas actionnaire

Ni dans la misère mais ouvrier ordinaire

Gagne son bas salaire en préférant se taire

 

Récolter la noblesse des fruits de la sagesse

Partager les richesses. Oh! Image traîtresse

Envolée leur allégresse et leur rêve de jeunesse

 

Pourtant tard dans le soir, libéré des devoirs

Il sort de l'armoire leur livre de la mémoire

Et relate les histoires du royaume de l'espoir.

 

Juin 2010

 

 

 

 

 

 

              11-Naitre-pour-mourir.jpg

 

 

 

Naître pour mourir

 

 

Devant ton immensité

Et face à ton éternité

Quatre vingts années

Voyage programmé

Pour l'humain créé

 

Vue de ton ciel étoilé

Le tout en bas agité

Points noirs cendrés

Des courses effrénées

Du temps à rattraper

 

Dans de belles vallées

Ou d'amères contrées

Du riche d'or enrobé

Au mendiant oublié

Sur son mètre carré

 

Dans le sang épanché

Et les larmes coulées

Sur la terre torturée

D'être ainsi déchirée

Notre sort est décrété

 

La vie à peine léchée

Trop vite consommée

En poussière ou fumée

Notre mort annoncée

Dès le départ sans pitié

 

Juillet 2010

 

 

 

 

 

 

 

                12-Souviens-toi.jpg

 

 

Souviens-toi

   

Belle Ile au charme envoûtant

Posée sur l'écrin vert océan

Toi et moi courions dans le vent

Sur les plages de Port Donnant

 

Les dunes aux multiples visages

Nos poursuites le long du rivage

Nos arrêts pour fixer les nuages

Notre plaisir à lire des présages

 

Nos éclats de rires sans paroles

Passant comme de petites folles

Nous comptions chaque parasol

Des estivants enlacés sur le sol

 

Notre quête de rochers accessibles

Pour grimper le plus vite possible

Regardant graves et impassibles

Nos genoux écorchés et sensibles

 

Toi encore si près de l'enfance

Moi étourdie par l'adolescence

Nous n'avions guère conscience

De la grandeur de ces vacances

 

Juillet 2010

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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